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La Grosse Tour.
La disposition intérieure d'un tel donjon nous est connue par les descriptions de chroniqueurs médiévaux tels que Lambert d'Ardes. En partie basse, sous la base tronconique, une salle aveugle servait de réserve à provisions et à munitions; elle possédait un puits ainsi que le premier étage. Deux étages successifs, le premier accesible par les ponts-levis, le deuxième desservi par un escalier à vis établi dans l'épaisseur du mur, constituaient deux belles salles voûtées d'ogive où le roi et sa famille pouvaient résider lors de leurs séjours villeneuviens au XIIIè siècle. Un troisième étage servait de salle des gardes pour le guet et la défense: il était garni d'un hourd de bois, renforcé de métal, d'où, à une hauteur de 28 mètres, l'on embrassait du regard la ville elle-même et tous les environs. Les voûtes d'ogives intérieures se sont effondrées à la fin du XVIIIè siècle (sa hauteur, de 28 m., fut ramenée à 21m...). |
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Le choix de l'emplacement du donjon répondait vraisemblablement à plusieurs considérations stratégiques: la surveillance du système d'alimentation en eau des fossés ainsi que de tout un faisceau de voies anciennes vers 1'Othe et la Champagne; Un poste de guet avait pu le précéder antérieurement à la création de la ville. Mais, dès la fin du Moyen Age, la Grosse tour perdit beaucoup de son importance: cela explique l'absence de remaniements, mais aussi son progressif abandon : bientôt l'imagination populaire la peupla de créatures inquiétantes. Durant le XVIIIè siècle, des pierres du donjon servirent à la réfection du parapet du pont et à l'aménagement du quai du Commerce... Il perdit alors le quart de sa hauteur, aujourd'hui réduite à 21,50 m. -Tel, il demeure cependant un exceptionnel témoignage de l'architecture militaire du temps de Philippe Auguste, au même titre que le donjon de Dourdan ou la tour Talbot de Falaise. A partir du donjon, et jusqu'à la rue du Puits d'Amour, les anciens fossés de la ville sont aujourd'hui comblés depuis la fin du XIXè siècle. | ![]() |
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